Bonjour ! Il y a des moments de l’année qui sont propices à la lecture. L’automne en fait partie ! J’adore lire, emmitouflée dans un plaid pendant qu’il pleut dehors. Et cette année, j’ai trouvé la lecture automnale parfaite ! Actes Sud a eu la gentillesse de m’envoyer La boutique des ténèbres il y a quelques semaines et je l’avais gardé pour les vacances. C’est de cette lecture que je veux vous parler aujourd’hui !
La boutique des ténèbres prend la forme de 13 petits récits, indépendants mais tous liés par une mystérieuse boutique. Dans cette boutique, tenue par un vieux brocanteur, on trouve de tout : un vieux coffre, un attrape-rêve, une petite clé… Dans chacun des récits, on découvre l’un des enfants, l’un des élèves de l’école voisine, venus par curiosité ou bien pour fouiller. Chacun repart avec un étrange objet.
Mon avis
J’ai adoré ce petit recueil que j’ai dévoré en une soirée ! Dès la première histoire, j’ai été emportée par l’ambiance et l’atmosphère de cette petite boutique que j’imagine boisée et poussiéreuse. C’est le genre d’endroit que j’aime visiter et dans lequel j’aime fouiller et flâner !
J’ai aussi beaucoup aimé le fait que les histoires paraissent indépendantes… mais ne le sont pas ! Si on y prête bien attention, il y a de petites références glissées ci et là. Ça enrichit vraiment les histoires et ça ouvre de nombreuses portes dans lesquelles laisser entrer notre imagination.
J’adore le ton global et le style d’écriture. C’est très simple et pourtant très subtil. Chaque histoire est courte et rapide mais efficace. Il faut peu de mots pour instaurer une ambiance mystérieuse et pour sous-entendre ce qu’il y a à sous-entendre ! On retrouve aussi certaines traces d’humour qui m’ont poussée à sourire de temps en temps, notamment lorsque je comprenais une subtilité ou bien qu’une courte phrase en disait long.
Enfin, j’ai beaucoup aimé le fait que la plupart des histoires ne soient pas terminées. Elles s’arrêtent souvent sur des fins ouvertes qui laissent place aux hypothèses et à l’imagination. On peut supposer mais jamais certifier.
L’exploiter en classe ?
Le recueil est conseillé à partir de 8 ans… mais il offre tellement de possibilités et est tellement riche que c’est tout à fait possible de le proposer à des plus grands ! En 4e, par exemple, il sera parfait pour accompagner une séquence sur le fantastique.
Une lecture partagée
Comme le dit Vanessa (@crochetonsnousdanslesbois), le recueil se prête particulièrement bien à la lecture à voix haute ! Contrairement à elle, je n’ai pas eu l’occasion de le tester en classe, mais j’y compte bien ! Je pense l’intégrer à la séquence n°3 (sur Dracula) comme un rituel de début d’heure (ou de fin d’heure). Les histoires sont très courtes et sont lues en quelques minutes. On peut facilement créer une ambiante propice à la lecture, calmer l’atmosphère et offrir un temps de lecture aux élèves.
Des séances d’écriture
Le recueil, dans son ensemble, se prête bien à des ateliers d’écriture. On peut évidemment proposer le traditionnel « avis de lecture » en questionnant les élèves sur leurs ressentis, leurs histoires préférées, leurs hypothèses… D’ailleurs, dans cet article, je propose une fiche de vocabulaire pour exprimer des impressions de lecture. Ça peut être l’occasion de les faire écrire sur leurs impressions puis de proposer un cercle de lecture pour échanger entre pairs.
Ci-dessous, je vous glisse quelques idées d’ateliers d’écriture, imaginées en relisant le recueil une seconde fois ! Je vous laisse évidemment le soin de me glisser vos idées sur Instagram ou par mail !
- La boite – Imaginer une fin à cette nouvelle dans laquelle la petite fille finit par entrer dans le coffre : la fin de cette histoire est ouverte ! La petite fille laisse supposer qu’elle pourrait, un jour, entrer dans la boîte… Mais qu’y trouvera-t-elle ? Que se passera-t-il si elle entre dans cette boîte ?
- Encore une – Imaginer l’histoire du premier enfant : comment est-il arrivé dans le souterrain ? Qu’a-t-il fait en attendant les autres ? À quoi ressemblent les sous-terrains ?
- Au fond du sac-à-trucs – Imaginer la porte qu’ouvre la petite clé : est-ce que le personnage a fini par offrir la petite clé à sa sœur ? Est-ce qu’ils ont trouvé la porte qu’elle ouvre ? Qu’ont-ils trouvé derrière cette porte ?
- Sept statuettes – Imaginer la découverte d’une autre petite statue : combien de temps le personnage va-t-il mettre à trouver une autre statuette ? Où va-t-il la trouver ? Dans un autre pays ? Est-ce qu’un autre enfant, ailleurs dans le monde, va en trouver une lui-aussi ?
- Se mettre à la place d’un client de la boutique venu acheter un cadeau ou bien, simplement, flâner. Quel objet sera déniché ? Que va-t-il se passer ensuite ?
- Imaginer l’histoire du brocanteur : Qui est ce vieux brocanteur, propriétaire de la boutique ? Était-il lui aussi un élève de l’école voisine ? Comment a-t-il déniché son premier objet ? Lui est-il déjà arrivé des histoires étranges dans sa boutique ?
- Imaginer une petite annonce proposant à la vente un objet mystérieux. On pourra s’attarder sur le visuel mais aussi sur la description de l’article. On pourra s’inspirer du ton choisi par l’auteur du recueil, subtil et plein de sous-entendus.
- Imaginer une autre histoire, celle d’un autre enfant de l’école qui se rend dans la boutique. Quel objet va attirer son attention ? Que va-t-il se passer ? On peut également demander à ce qu’une référence à une autre histoire soit glissée dans l’écrit.
- Imaginer la description de la boutique : à quoi ressemble-t-elle ? Quelle odeur s’en dégage ? Quels objets peut-on y trouver ?
Une boutique en classe
J’adore proposer des projets créatifs aux élèves. Je trouve que certains sortent du lot et que ça met en valeur certains élèves qui n’ont pas l’habitude de l’être. Il y a quelques temps, je proposais Le musée de l’étrange à mes élèves : une exposition d’objets étranges, tirés des lectures cursives qu’ils avaient lues. J’en parle dans cet article si ça vous intéresse !
Une activité de ce type est totalement possible avec le recueil La boutique des ténèbres ! On peut transformer la classe en petite boutique, demander aux élèves d’imaginer une courte histoire (ou bien tout simplement une description) et d’apporter ou bien de créer un objet étrange, vendu dans la boutique !
Comme pour Le musée de l’étrange, ce sera l’occasion de mener une séance mobile durant laquelle les élèves pourront se balader dans la classe pour découvrir les objets des uns et des autres. Ils pourront lire les petites histoires ou bien les petites annonces, mais aussi élire l’objet le plus original, l’histoire la plus mystérieuse, l’objet le plus bizarre…
J’espère que cette présentation, ainsi que mon avis et les quelques idées d’exploitation, vous donneront envie de découvrir ce petit recueil que (une nouvelle fois !) j’ai adoré ! Je vous le recommande chaudement… Pour vous, pour vos enfants, pour vos élèves, pour un cadeau !
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