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1001 idées pour analyser un texte

Bonjour bonjour ! L’un des grands casse-têtes, lorsque l’on est professeur de français, c’est probablement l’analyse de texte… (qui arrive peut-être à égalité avec l’étude de la langue !). De nombreuses possibilités s’offrent à nous et, pourtant, il arrive qu’on se cantonne à des séances de lecture basiques. Dans cet article, je vous propose des idées pour analyser un texte en classe.

Cet article est évolutif ! Il sera donc complété au fur et à mesure de l’année avec des séances mises en place en classe. Lorsque les élèves seront d’accord, j’ajouterai également leurs travaux !

Comprendre le texte

Cette séance constitue le premier maillon de ma progression de lecture. Il s’agit en général de la première séance d’analyse de texte que je propose aux élèves. Elle a pour but de leur apprendre à comprendre un texte efficacement. Sans compréhension, pas d’analyse… Je recommande d’utiliser cette séance en début d’année. Elle permet de vérifier les compétences en lecture et en compréhension de texte des élèves et instaure des bases qui pourront ensuite être utilisées toute l’année.

Par exemple…

Ici, il s’agit d’une séance d’analyse sur un extrait de La curée de Émile Zola (1871). C’est la première séance d’analyse de texte, proposée en 4ème. Cette séance s’inscrit dans la séquence « Le Paris de Zola » (La ville, lieu de tous les possibles, 4ème). Nous lisons d’abord le texte, en classe entière. Puis nous passons à un échange pour mettre en commun leurs méthodes et leurs compétences : Quels sont vos premiers réflexes lorsque vous lisez un texte ?. Les élèves partagent leurs pistes d’observation : le titre, l’auteur, le personnage… nous notons tout au tableau.

C’est à ce moment que je leur distribue la carte mentale « Comprendre un texte ». C’est une carte mentale que vous trouverez dans l’article « 1001 fiches & leçons« . Nous la lisons et l’expliquons ensemble. Puis ils se lancent seuls… Je leur laisse 25 minutes pour apprivoiser la carte mentale et l’appliquer au texte étudié. L’exercice est facile, il ne suffit donc que de quelques minutes pour mettre rapidement en commun et vérifier que le texte a été compris.

Lors des prochaines séances, on peut imaginer une évaluation autour de cette carte mentale (c’est ce que nous faisons en 3ème). Mais elle pourra également servir d’introduction à une future analyse de texte : il suffira de la projeter et de répondre à l’oral aux petites questions de compréhension qui sont posées. Petit à petit, cette méthode deviendra un réflexe et les élèves parviendront à comprendre le texte rapidement.

Une séance flexible ? Pour adapter cette séance en flexible, il suffit de proposer plusieurs pôles. Au choix, les élèves pourront soit réfléchir à leur propre outil / carte mentale utilisable pour tout texte (pôle conception). Mais ils pourront aussi travailler à partir de la carte mentale fournie, directement sur le texte.

Associer un texte et une image

Une séance toute simple à mettre en place et qui permet de travailler à la fois la compréhension de texte et la représentation visuelle. Avec cette séance, il s’agit de proposer différents supports visuels fixes pouvant illustrer un texte mais également des supports qui n’ont aucun point en commun avec le texte. Après une lecture du texte, les élèves sont amenés à choisir l’illustration qui, pour eux, représente le mieux le texte qu’ils viennent de lire. Ils vont alors pouvoir s’appuyer des éléments marquants, des évidences… mais également des petits détails et des faits qui sont uniquement issus de leur propre représentation du texte.

C’est une séance qui est efficace pour introduire la question sur l’image au DNB avec les 3èmes. Elle permettra de partir des premiers réflexes des élèves en matière de comparaison / d’association pour ensuite aborder une méthode. C’est également une séance qui fonctionnera très bien en début d’année, pour travailler un texte sans entrer dans les détails, vérifier la bonne compréhension d’un texte, vérifier la capacité des élèves à « voir » ce qu’ils lisent…

Par exemple…

J’ai utilisé cette méthode en 4ème, lors de notre première séquence sur le Paris de Zola. Il s’agissait d’une séance basée sur un corpus : « Les parisiennes de Zola ». Lors de cette séance, je voulais présenter aux élèves certains des personnages des Rougon-Macquart afin de leur montrer toute la variété, toute la richesse… de son œuvre. La découverte de tous ces personnages les a ensuite menés à un atelier d’écriture.

Les élèves travaillaient en groupes. Chaque groupe s’est vu attribuer un extrait d’un des romans de Zola. Une première analyse, via des pistes d’observation et des informations à relever, leur a permis de comprendre le texte qu’ils avaient entre les mains. Ils devaient identifier le roman dont était issu le texte, l’identité du personnage, son cercle familial, sa classe sociale… L’arbre généalogique des Rougon-Macquart ainsi que tous les romans étaient également disponibles en classe, en tant que supports complémentaires. Toutes les illustrations étaient déjà accrochées au tableau. La deuxième étape de cette séance consistait donc à choisir une des ces illustrations et à justifier son choix via un relevé de points en commun et de citations dans le texte.

Pour la mise en commun, nous avons travaillé à partir d’un tableau comparatif. Chaque groupe venait présenter son texte, le roman, le personnage ainsi que l’illustration choisie.

Répondre à des questions type DNB

Je ne suis pas une grande amatrice des questions sur texte, que je trouve longues et peu intéressantes, mais dans le cadre de la préparation du DNB il me semble nécessaire de fonctionner ponctuellement ainsi. Il est important d’acquérir une méthode pour répondre aux questions, cela passe par quelques conseils mais également par de l’entraînement. En 3ème, je propose chaque année une analyse type DNB lors de notre première séquence. Cette séance me permet de voir avec eux la forme et la constitution du DNB, les différents types de questions, les conseils pour y répondre… J’utilise pour cela une fiche-méthode qu’ils peuvent réutiliser toute l’année et notamment avant les périodes d’examens. En 4ème, ce type d’analyse peut être nécessaire si il y a un devoir commun.

Par exemple…

En 3ème, en début d’année, on peut proposer aux élèves de découvrir le DNB de l’année passée. C’est pour eux un objet de curiosité, il faut donc prendre le temps de l’observer, de le lire… et de répondre aux questions des élèves. On peut ensuite leur proposer de lire le texte et d’observer les questions.

Après avoir lu le texte, je leur distribue la fiche-méthode « Répondre aux questions du DNB« . Nous la lisons ensemble, je leur donne quelques conseils… puis je leur demande d’appliquer cette méthode au DNB ou au texte étudié. Dans un premier temps, je leur demande de trier les questions en fonction de leur catégorie. Ils doivent surligner les « mots consignes » pour justifier leur classement. Nous mettons ensuite en commun.

Dans un second temps, je leur propose de répondre à ces questions. Leurs réponses ne sont pas toujours correctes mais cela m’importe peu. Chaque élève doit répondre à une question en respectant les conseils indiqués au préalable. Une mise en commun permet de retravailler la formulation, de souligner des erreurs à éviter

Nous nous entraînons sur des questions environ quatre fois dans l’année : une première fois en début d’année, une seconde fois lors du premier brevet blanc, une troisième fois lors d’une évaluation finale et une quatrième fois lors du second brevet blanc.

Cartographier un texte

C’est la deuxième année consécutive que j’utilise cette activité, et en rédigeant cet article une troisième piste d’exploitation m’est venue ! Il s’agit ici de cartographier un texte, de le parcourir et de comprendre sa structure, son organisation… C’est une activité simple à mettre en place et qui fonctionne parfaitement pour les descriptions, les portraits ou bien les extraits dans lesquels les personnages explorent, se baladent, découvrent… Cette activité peut avoir plusieurs objectifs : comprendre la structure et la composition du texte ; découvrir des lieux ; découvrir du vocabulaire ; vérifier la bonne compréhension d’un texte.

Par exemple…

Je vous propose ici trois exploitations pour cette activité :

  • En 4ème, l’un des objectifs de notre deuxième séquence est d’acquérir la méthode de rédaction du portrait. Pour cela, je passe par plusieurs séances dont la première est l’observation. Nous analysons un texte, le portrait de Jean Valjean dans Les Misérables afin de comprendre comment s’y prend Victor Hugo pour rédiger un portrait. J’utilise deux extraits : son portrait physique et son portrait moral.
    L’activité est alors assez simple : les élèves doivent cartographier le texte en complétant le schéma proposé. Il y a une bulle pour son caractère, une frise pour son passé et une carte pour son identité. Le petit bonhomme-bâton est ensuite à étayer avec les caractéristiques de Jean Valjean, les élèves dessinent directement sur la feuille (sa chemise grise, ses souliers ferrés…).
    Pour les élèves qui ont plus de difficultés en lecture, l’activité s’arrête ici. Mais pour ceux qui sont déjà plus à l’aise, je demande également de surligner les éléments repérés dans le texte et de les associer à des caractéristiques grammaticales (les adjectifs, les champs lexicaux, les temps utilisés…)
  • Toujours en 4ème, lors de notre première séquence, nous travaillons cette fois-ci sur la description de lieu. L’année dernière, j’avais notamment sélectionné un extrait de La curée dans lequel Zola décrit l’hôtel particulier d’Aristide. Une bâtisse incroyable qui correspond parfaitement aux constructions existantes au XIXème siècle et une description riche, organisée et pertinente.
    Pour travailler le vocabulaire de la ville, et en particulier le vocabulaire de l’architecture, j’avais demandé aux élèves de cartographier l’hôtel d’Aristide. Ils devaient d’abord surligner les éléments propres à la description d’une couleur, le vocabulaire d’une autre… puis reproduire l’hôtel tel qu’ils l’imaginaient.
  • Dernière exploitation, lors de cette même séquence sur Paris en 4ème, nous avons étudié un extrait de Une page d’amour dans lequel Hélène se balade visuellement dans Paris. Elle parcourt les rues, nomme des bâtiments, décrit ce qu’elle voit… C’est une mine d’or pour découvrir Paris. Notre projet final consistant en la rédaction de la lettre d’un nouvel habitant de Paris, je voulais que les élèves aient de la matière pour raconter une découverte de la ville (en citant des lieux, en décrivant Paris…).
    Lors de cette activité, ils devaient donc relever les lieux parisiens mentionnés, les associer à du vocabulaire subjectif et les replacer sur la carte (après une petite recherche). Je leur demandais six lieux afin qu’ils se concentrent vraiment sur leurs emplacements et leurs descriptions.
    À l’issue de cette séance, et pour préparer leur projet final, ils ont du eux aussi choisir des lieux, créer un parcours / une balade.

Je vous laisse ici les trois documents… Certains sont plus spécifiques mais pour le portrait il s’agit d’un document général. Cette activité est évidemment adaptable à divers personnages, lieux, bâtiments, villes…

Rédiger le paratexte

Cette méthode peut être utilisée lorsque vous souhaitez que les élèves identifient le contexte d’un texte. Elle permet de comprendre qui est le personnage, où il se situe, quand se déroule l’action et quel est l’enjeu de l’extrait via une analyse par hypothèses. Il ne s’agit pas d’élaborer une analyse précise, cette méthode est donc intéressante si vous souhaitez travailler un texte qui n’a pas une « valeur littéraire » particulière. L’objectif est de rédiger le paratexte, après avoir identifié suffisamment d’indices et d’éléments.

Les élèves connaissent le principe du paratexte. Ils parviennent donc facilement à lister les éléments qui doivent y figurer. Un rapide rappel peut cependant être utile en fonction du niveau de vos élèves.

Par exemple…

Ici, il s’agit d’une séance autour du roman Max de Sara Cohen-Scali, qui s’inscrit dans la séquence « La guerre dans les yeux des enfants » (Dénoncer les travers de la société, 3ème). Contrairement à mon habitude, je n’ai pas présenté le roman aux élèves afin de ne pas les orienter. Ils n’ont même pas vu la couverture. Je leur ai distribué le texte avec pour seule question « Qui est Max ? » et pour seule consigne « Analysez le texte afin d’élaborer des hypothèses sur l’identité du personnage ».

Individuellement, ils ont donc travaillé sur le texte pendant une dizaine de minutes. Puis, en binôme cette fois-ci, ils ont mis en commun leurs relevés et hypothèses afin d’étoffer leurs analyses. Un temps en classe entière a permis de mettre en commun toutes les hypothèses et de démêler le vrai du faux. C’était intéressant de les voir débattre… Lorsqu’un élève avançait une idée, certains affirmaient le contraire. Ils devaient alors argumenter et justifier leurs hypothèses. Après quelques minutes, ils ont réussi à identifier l’identité du personnage (les cours d’histoire aident beaucoup !). Ils n’avaient ensuite plus qu’à rédiger leur paratexte.


Si vous utilisez certaines de ces séances, n’hésitez pas à me faire un retour !

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1 commentaire

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