Bonjour bonjour ! Il me tardait de vous parler de ce projet… Aujourd’hui, dans cet article, je vous présente un projet réalisé sur l’ensemble du niveau 3ème avec mes collègues de français. Il s’agit d’un ouvrage, consacré à ces femmes qui se sont battues pour leurs idées et pour leur place dans un monde d’hommes : « Nous aimerions vous dire… »
Ce projet est réalisé pour la deuxième année consécutive, et si l’année dernière seules deux classes y avaient participé, cette année ce sont bien toutes nos classes de 3ème qui se sont impliquées. Il s’agit donc d’un projet long, qui demande de la cohésion d’équipe et surtout une certaine organisation.
Le projet
L’idée est simple… Dans le cadre de la thématique « Dénoncer les travers de la société », nous travaillons sur Antigone et sur les figures féminines. Et à l’image d’Antigone, il nous semblait important que les élèves découvrent toutes ces femmes de l’ombre (ou pas) qui ont oeuvré pour le monde que nous avons aujourd’hui. Nous avons donc listé environ 150 femmes ayant agi, à petite ou grande échelle, pour un monde meilleur.
Le projet est ensuite relativement simple. Chaque élève s’est vu attribuer l’une de ces femmes sur laquelle il a du faire quelques recherches. Ces recherches sont libres et nous ne guidons absolument pas les élèves. L’idée étant qu’ils découvrent d’eux-mêmes leur figure féminine. Nous les guidons éventuellement vers des ouvrages ou des films pour enrichir leur culture générale, mais le reste est autonome.
Ces recherches achevées, les élèves ont dû se questionner sur la manière de les condenser puisque nous leur demandons une « bulle biographique« . Il s’agit d’un petit encart dans lequel ils doivent présenter la femme sur laquelle ils ont travaillées, en sélectionnant les éléments les plus pertinents et les plus importants.
Une fois la partie « recherches » effectuée, nous leur proposons trois sujets d’écriture :
– La lettre : une lettre personnelle destinée à la femme en question dans laquelle l’élève se présente, réagit à son parcours, lui pose des questions, lui explique le monde d’aujourd’hui et la place de son combat dans la société.
– Le discours : un discours ayant pour thème le combat même de la femme sur laquelle ils ont travaillée. Ils doivent s’adresser au plus grand nombre et prolonger un combat de manière argumentée et organisée.
– Le poème : un poème qui prend la forme et la longueur de leurs choix. Dans ce poème, ils rendent hommage à une femme en travaillant sur le style et les mots.
Ces trois sujets d’écriture impliquent qu’une méthode ait été vue en classe auparavant et que les élèves aient quelques notions pour les réaliser. Nous avons fait le choix de les faire, au préalable, travailler sur un brouillon que nous avons lu et corrigé.
En plus de la partie écrite, nous leur demandons une illustration. Elle doit être personnelle et réalisée par leur soin. Nous exigeons, pour des questions de mise en page, une feuille A4, en format portrait, pleine. Pour le reste, ils font appel à leur créativité : dessin, collage, photomontage, peinture… Cette illustration peut être, tout simplement, un portrait, mais elle peut également être en lien avec le combat sur lequel ils ont travaillé.
La partie numérique
L’objectif étant de réaliser un livre, nous exigeons une certaine uniformité dans leur réalisation. Pour cela, nous utilisons (évidemment) Canva. Avec l’une des classes, nous avons élaboré un modèle. Nous avons choisi le fond, la taille, la police et la disposition du nom, de même pour la catégorie, la place de la « bulle biographique », la police du texte… et nous avons également fait le choix d’ajouter deux bannières : une décorative et une pour ajouter le nom et la classe de l’élève.
Ce modèle est mis à disposition des élèves. Soit ils cliquent directement sur le lien du modèle et le modifie depuis leur propre compte Canva. Soit ils se connectent sur un compte que j’ai crée spécialement pour eux, copie-collent le modèle, le modifient et le laissent dans la bibliothèque du compte.
Une heure en salle informatique est nécessaire afin que les élèves prennent en main le modèle, essayent de le personnaliser, recopient leurs textes… Cette heure permet également de leur expliquer les limites esthétiques de leur création, les exigences… mais aussi de régler tous les problèmes informatiques auxquels ils sont forcément confrontés. Il faut également prendre le temps de leur expliquer le B.A.BA de Canva : la modification des couleurs, le positionnement des éléments, l’utilisation des règles et marges…
Nous introduisons également leurs illustrations. Il est donc nécessaire, au préalable, de leur demander une version numérique / numérisée de leurs productions. Certains élèves se sont débrouillés seuls, pour d’autres, il a fallu se charger des numérisations.
Une heure ne suffit évidemment pas à la création complète de leur page. Nous les laissons donc terminer leur production à la maison.
La création du livre
Pour parvenir à un livre commun, j’ai dû prendre la main, par faute de temps. Mais je pense que cette partie est également réalisable par les élèves, ou en tout cas, un groupe d’élèves. J’ai téléchargé toutes les productions d’élèves en format PDF et les ai assemblées. J’ai également crée une page de sommaire et une couverture.
Nous avons fait le choix de classer les productions par classes, mais une organisation par périodes ou par thèmes pourraient également être intéressantes.
Pour l’impression, parce qu’il nous semblait nécessaire de l’imprimer, nous sommes passées par le site Coollibri. Nous avons pu choisir tous les critères d’impression et faire des devis en direct. Nous avons finalement opté (pour cette seconde année) pour un format A5, avec couverture souple et avec couleurs.
Nous avons également fait le choix de laisser l’opportunité aux élèves de commander ce livre. Après quelques sondages, nous avons pu faire un devis et estimer le prix d’achat. Les familles ont ensuite fait le choix final de commander, ou non, l’ouvrage. Sur Coollibri, comme sur beaucoup de sites, plus l’on commande d’exemplaires et moins le prix est élevé. Au total, nous avons pu faire imprimer ce petit livre de plus de 200 pages pour environ 12€ par élève. Il va sans dire que beaucoup de professeurs et personnels ont également commandé un exemplaire et que nous en avons laissé quelques uns au CDI du collège.
L’évaluation
Cette création étant un (gros) projet final, les élèves ont été évalués sur leurs réalisations. Trois compétences étaient évaluées :
– E1 : Exploiter les principales fonctions de l’écrit. Pour le respect de la forme de leur texte.
– E3 : Exploiter des lectures pour enrichir ses écrits. Pour le contenu de leur texte (poème et lettre).
OU – E4 : Passer du recours intuitif de l’argumentation à un usage plus maîtrisé. Pour l’argumentation, dans le cadre des discours.
– CT : Compétence transversale liée à l’implication. Pour leur régularité, leur sérieux et leur autonomie numérique.
Nous proposons également une remédiation, qui permet aux élèves de modifier et retravailler leur projet. Cette remédiation est évaluée. Deux compétences entrent en jeu :
– E2 : Adopter des stratégies et des procédures d’écriture efficaces. Pour la relecture de leurs textes.
– CT : Compétence transversale liée à l’implication. Pour les efforts effectués dans la démarche de relecture et d’amélioration.
Si ce projet vous intéresse, je vous invite à le mettre en place avec vos élèves. C’est une très bonne expérience, pour eux mais aussi pour nous. L’occasion de se confronter à un projet plus long et demandant davantage d’implication, de réflexion et d’organisation. Ils ont été contents d’y participer, de découvrir des figures féminines qui leur étaient inconnues et surtout… d’avoir l’objet livre en main une fois le projet achevé.
Nous avons fait le choix de relier ce projet à la figure féminine, cependant, je pense que d’autres thèmes, formats, sont possibles : un recueil de nouvelles ? de fables ? d’articles ? Tout est possible !
Si vous avez des questions ou que vous souhaitez discuter de ce projet, je serais ravie d’avoir vos retours !
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